Le dernier safari (The Last Safari), 1966 : 8/20
Film tourné au Kenya avec deux parties distinctes, la préparation d’un dernier safari pour un riche homme d’affaires américain et la chasse d’un gigantesque éléphant assez violent. La première partie est inintéressante à cause notamment du personnage horripilant de l’homme d’affaires américain. La deuxième, au contraire, est plus portée vers l’aventure et montre tout le charme de l’Afrique.
« Belles photos pour une histoire usée jusqu’à la corde. » Jean Tulard, Guide des Films, Bouquins. *
« Hathaway est l’un des très rares réalisateurs hollywoodiens à avoir pu prolonger de manière féconde jusque dans les années 60 et 70 une oeuvre commencée dans les années 30. Aucun de ses films n’est plus libre dans sa narration, plus riche dans ses thèmes et son observation psychologique que ce Dernier Safari. Le grand conteur qu’est Hathaway entremêle digressions et portraits, souligne l’interaction des sentiments des personnages, donne sa vision de la nouvelle Afrique et exprime, chemin faisant, quelques vérités morales qui lui tiennent à coeur. Tout cela dans un mouvement incessant de l’action, une évolution interne continue chez les personnages. Le touriste américain tout à fait antipathique au départ, fasciné par un aventurier qui le méprise et par ce mépris même, modifiera peu à peu l’image que l’autre (et le public) ont de lui. Le chasseur finira même par s’apercevoir que cet intrus à un rôle çà jouer dans son destin. Parallèlement, le scénario de John Gay élabore une métaphore subtile entre le rejet de Casey (le touriste) causé par son argent et ses propres préjugés et celui de la métisse qui ne trouve sa place ni dans l’Afrique d’hier ni dans celle d’aujourd’hui. De sorte que les trois personnages vivent ensemble un déséquilibre aux origines diverses : difficulté à s’intégrer et à comprendre l’autre chez l’Américain, nostalgie, remords et sentiment d’être dépassé chez le guide-chasseur, écartèlement racial et social chez la métisse. Ce déséquilibre nourrit l’action, la réflexion du cinéaste et s’atténuera diversement chez les personnages au cours de l’intrigue. Chacun d’eux, à la fin du voyage, aura appris quelque chose d’essentiel sur lui-même. » Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma : les films, Bouquins.