Thomas Tallis - The Lamentations Of Jeremiah (4,5/5)
01 | The Lamentations Of Jeremiah – Incipit Lamentatio | Thomas Tallis | ***** |
02 | De Lamentatione | Thomas Tallis | ***** |
03 | Salvator Mundi | Thomas Tallis | ***** |
04 | O Sacrum Convivium | Thomas Tallis | ***** |
05 | Mass For Four Voices – Gloria | Thomas Tallis | ***** |
06 | Credo | Thomas Tallis | **** |
07 | Sanctus | Thomas Tallis | **** |
08 | Benedictus | Thomas Tallis | **** |
09 | Agnus Dei | Thomas Tallis | **** |
10 | Absterge Domine | Thomas Tallis | **** |
Les premiers chefs-d’œuvre de Tallis (1505-1585), tels que l’antienne et la messe inspirées du Salve Intemerata Virgo, montrent son allégeance aux lignes fortes et homogènes de l’école italienne. Au cours du siècle suivant, l’Angleterre devait montrer la voie en perfectionnant des formes musicales qui s’étaient déjà épanouies ailleurs. Ce n’est qu’à partir de 1945 que l’Angleterre produirait à nouveau des compositeurs de stature ou d’originalité comparables. Rien chez Victoria ou Lobo n’atteint le niveau des premières phrases d’In ieiunio et fletu, tant pour leurs surprises harmoniques que pour le développement clair et implacable au sein d’un motet de grande envergure.
Malgré la Réforme, Tallis réussit à composer pour quatre monarques successifs sans renier sa foi catholique. Sa musique reflète le caractère délicat de cet équilibre politique, depuis les progressions ouvertes d’If ye Love aux contrepoints complexes de Loquebantur Variis Linguis.
C’est toutefois son œuvre catholique, en latin, qui illustre le mieux l’art de Tallis et qui lui tenait le plus à coeur – et ce n’est jamais plus évident que dans les Lamentations de Jérémie. Dans cette œuvre en deux parties, d’une ampleur inhabituelle, il anticipe les nouveautés harmoniques d’In ieiunio tout en réservant sa légendaire maîtrise de l’ornementation colorée des lettres hébraïques chantées au début de chaque partie du texte de l’Ancien Testament.
Il n’existe aucune raison pour que ceux-ci ne soient pas chantés par des chœurs, mais les Lamentations évoquent l’intimité dans laquelle s’exerçait alors la dévotion et, pour mettre en valeur leur splendeur, mieux vaut que chaque partie soit chantée par une seule voix : les membres du Hilliard Ensemble éclairent l’architecture de Tallis avec une précision troublante.
Peter Quantrill, Les 1001 œuvres classiques qu’il faut avoir écoutées dans sa vie.