Various Artists – Ziegfeld Follies (1945) : 4,57/5
Bande originale qui alterne les orchestrations (Limehouse Blues) et les chansons interprétées par les comédiens notamment Fred Astaire dans les plus réussies This Heart Of Mine, If Swing Goes, I Go Too et The Babbitt And The Bromide pour l’unique duo avec Gene Kelly. N’oublions pas Judy Garland avec The Interview. Les compositions sont pour la majorité de George & Ira Gershwin, habitués de l’exercice, de Harry Warren et Roger Edens. Il y a des compositions faites pour la danse avec pas mal de swing et d’autres plus symphoniques comme There’s Beauty Everywhere.
01 | Ziegfeld Follies (Main Titre) | Roger Edens | ***** |
02 | Here’s To The Girls | Roger Edens / Arthur Freed | **** |
03 | Bring On Those Wonderful Men | Earl Brent / Roger Edens | **** |
04 | We Will Meet Again In Honolulu | George Gershwin / Ira Gershwin | **** |
05 | Liza (All The Clouds’ll Roll Away) | George Gerswin / Ira Gershwin | ***** |
06 | Libiamo | Giuseppe Verdi | ***** |
07 | This Heart Of Mine | Arthur Freed / Harry Warren | ***** |
08 | Love | Ralph Blane / Hugh Martin | **** |
09 | If Swing Goes, I Go Too | Fred Astaire / Harry Warren | ***** |
10 | Limehouse Blues | Philip Braham / Douglas Furber | **** |
11 | The Interview | Roger Edens / Kay Thompson | ***** |
12 | The Babbitt And The Bromide | George Gershwin / Ira Gershwin | ***** |
13 | There’s Beauty Everywhere | Arthur Freed / Harry Warren | ***** |
14 | There’s Beauty Everywhere (Alternate Version) | Arthur Freed / Harry Warren | **** |
L’un des plus grands films de l’écran, une fabuleuse extravagance de musique, de gaieté et de mélodie, interprétée par certains des plus grands noms du show-business. William Powell reprend son rôle du Grand Ziegfeld. Vêtu d’un pyjama et d’une robe de chambre, il est assis sur un coussin de nuages et regarde la terre. Le grand showman se lamente de ne pas pouvoir monter une de ses revues et fait appel à la galaxie de stars qui se sont fait connaître dans les années 30 et 40. Il crée un nouveau Ziegfeld Follies avec une distribution comprenant Fred Astaire, Edward Arnold, Lucille Ball, Lucille Bremer, Fanny Brice, Judy Garland, Kathryn Grayson, Lena Horne, Gene Kelly, James Melton, Victor Moore, Red Skelton et Esther Williams. Alors asseyez-vous, fermez les yeux et écoutez ce que devait être le Ziegfeld à cette époque fabuleuse.
Carton original LP
La MGM fut fondée le 16 avril 1924 par Marcus Loew et devint, grâce à des productions telles que Ben-Hur (la version muette de 1925), l’un des plus importants studios hollywoodiens. Afin de fêter les 20 ans de la firme au lion rugissant, Louis B. Mayer donna carte blanche à Arthur Freed pour concevoir un film musical en Technicolor budgété à trois millions de dollars. Le résultat fut Ziegfeld Follies, dont l’un des slogans promotionnels donne une idée de l’ampleur : « Greatest production since the birth of motion pictures ». De fait, cet assemblage de sketches joués, chantés et dansés par une distribution prestigieuse reste l’un des plus beaux témoignages de l’âge d’or du film musical. La production de ce film colossal débuta officiellement le 1er mars 1944, avec George Sidney comme réalisateur. Déçu par certains aspects de la production, Sidney quitta le tournage pour être remplacé le 11 mai par Vincente Minnelli, qui signa finalement la réalisation mais fut aidé par Charles Walter (pour « A Great Lady Has An Interview »), Roy Del Ruth (« A Sweepstakes Ticket ») et quelques autres.
Plutôt que de proposer un biopic sur la vie du grand producteur de comédies musicales Florenz Ziegfeld, Freed choisit d’emblée de proposer des séquences chorégraphiées filmées dans leur individualité, comme un film à sketches. C’est dans ce film que l’on voit pour la seule fois ensemble à l’écran les deux stars de la danse Fred Astaire et Gene Kelly dans une séquence d’anthologie, « The Babbit And The Bromide », écrite en 1927 par George et Ira Gershwin et qui fut créé à l’époque par Fred Astaire et sa sœur Adèle. Une autre séquence écrite la même année par les Gershwin, Liza, jouée par Lena Horne, fut coupée au montage. La séquence de l’interview de la grande star devait être interprétée par Greer Garson, qui avait gagné l’oscar de la meilleure actrice deux ans auparavant pour son rôle de mère courage dans Mrs Miniver. Elle refusa le rôle au dernier moment par peur du ridicule et fut remplacée par la femme de Vincente Minnelli, Judy Garland, de vingt ans sa cadette. Quelques semaines avant la sortie de Ziegfeld Follies, le 12 mars 1946, Judy accouchait de Liza May Minnelli, qui reprit le flambeau de sa mère et devint comme elle une actrice capable de chanter et de danser.
Fred Astaire est comme à son habitude brillant dans la séquence écrite par Gertrude Lawrence pour un show de Broadway en 1924, « Limehouse Blues », dans laquelle le gentleman danseur joue le Chinois Tai Long aux côtés de Lucille Bremer. Sûrement la séquence de danse la plus élaborée du film, « Limehouse Blues » est un pur moment de grâce orchestré par Conrad Salinger, dont les arrangements précieux remplacent les mots dans cette partie muette et exotique.
La première version proposée à un public test le 1er novembre 1944 durait trois heures et fut lourdement coupée, privant les futurs spectateurs de nombreuses séquences parmi lesquelles « If Swing Goes, I Go Too » avec Fred Astaire. Une seconde version fut montrée à Boston le 20 août 1945, mais les réactions furent négatives et la sortie fur repoussée par la MGM, qui le distribua dans les salles presque un an plus tard. Le budget prévu fut dépassé de 200 000 dollars, mais le film fit quand même des bénéfices. Certaines de ses séquences connurent une seconde vie en 1974 dans le film That’s Entertainment I, hommage à la comédie musicale présenté par Fred Astaire et Gene Kelly rassemblant des séquences de l’âge d’or des années MGM.
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