Docteur Folamour (1964) : 18/20
Seule comédie de Stanley Kubrick mais l’une des meilleures jamais produite. Sur le thème de la guerre nucléaire en pleine guerre froide il fallait oser ! Aucun des personnages traités par Kubrick n’est épargné, le général complotiste qui lance l’attaque R sur l’URSS pour sauvegarder les fluides corporels, le général de l’état major en short et chemise à fleur en présence de sa secrétaire (clin d’œil au film précédent Lolita), le dialogue surréaliste entre le président des Etats Unis et le premier ministre russe complètement ivre, l’ambassadeur russe qui espionne au sein de la salle de conseil de guerre, le pilote texan du B52 chevauchant la bombe comme un mustang et bien sûr le Docteur Folamour. Tous ces personnages comiques malgré la gravité de la situation, dédramatisent le sujet. Kubrick rappelle quand même le danger nucléaire avec une multitude de plans montrant les explosions atomiques, laissant quand même à réfléchir. Le casting est brillant, les multiples interprétations de Peter Sellers sont absolument géniales et inoubliables. On ne peut que se souvenir du Docteur Folamour, ancien savant nazi dont la main incontrôlable garde les réflexes du régime nazi. Le dialogue surréaliste entre le général Ripper et le capitaine de la RAF Mandrake est d’une actualité troublante. Le général est persuadé que les russes contaminent l’eau avec du fluor pour déstabiliser « le fluide corporel », le capitaine se défend en disant qu’il boit souvent de l’eau et qu’il se porte très bien. On est en plein délire complotiste comme aujourd’hui. Au niveau réalisation on peut saluer le côté très réaliste des affrontements de soldats pour reprendre la base du 853e régiment. Au niveau décors de films, la salle du conseil de guerre est une parfaite réussite avec l’excellent travail de Ken Adam. Le film est toujours d’actualité, le réalisateur Oliver Stone a montré le film à Vladimir Poutine en plein Kremlin.