The Quintet : Jazz At Massey Hall (1953) : 3,73/5
Enregistrement du concert avec le plus grand quintet jamais réuni : Charlie Parker au saxophone alto, Dizzy Gillespie à la trompette, Bud Powell au piano, Max Roach à la batterie et Charlie Mingus à la contrebasse. Forcément ce concert est d’une qualité exceptionnelle avec des artistes au sommet de leurs arts. On retrouve des chefs d’oeuvre de jazz comme Wee [aka Allen’s Alley] avec une virtuosité de Parker au saxophone et une batterie folle de Max Roach à la fin du morceau, A Night In Tunisia qui nous fait rêver, Drum Conversation, un très beau solo batterie de Roach, I’ve Got You Under My Skin qui mélange une superbe mélodie au piano de Powell et la contrebasse de Mingus, Cherokee et Hallelujah avec un rythme entraînant au piano, à la contrebasse et à la batterie. Vient le très grand classique de jazz Perdido. Salt Peanuts enfin avec pour final un solo incroyable à la batterie de Roach.
N° | Titre | Interprètes | Critique | ||
1 | Wee [aka Allen’s Alley] | Charlie Parker | ***** | ||
2 | Hot House | Charlie Parker | *** | ||
3 | A Night In Tunisia | Charlie Parker | **** | ||
4 | Drum Conversation | Max Roach | **** | ||
5 | I’ve got You Under My Skin | Bud Powell Trio | **** | ||
6 | Embraceable You | Bud Powell Trio | *** | ||
7 | Sure Thing | Bud Powell Trio | *** | ||
8 | Cherokee | Bud Powell Trio | **** | ||
9 | Hallelujah | Bud Powell Trio | **** | ||
10 | Lullaby Of Birdland | Bud Powell Trio | *** | ||
11 | Perdido | Charlie Parker | ***** | ||
12 | Salt Peanuts | Charlie Parker | **** | ||
13 | All The Things You Are | Charlie Parker | *** | ||
14 | 52nd Street Theme | Charlie Parker | *** | ||
15 | Bass-Ically Speaking | Charlie Parker | ** |
http://www.allmusic.com/album/jazz-at-massey-hall-mw0001965657
Ce concert a eu lieu au Massey Hall de Toronto, au Canada, le 15 mai 1953, et a été enregistré par le bassiste Charles Mingus, qui en a repris d’autres parties de basse et l’ a publié sur son propre label Debut sous le nom de Jazz du Quintet à Massey Hall. Charlie Parker (coté sur la pochette originale de l’album sous le nom de « Charlie Chan ») sur un alto en plastique, le pianiste Bud Powell était ivre de pierre dès la cloche d’ouverture, et Dizzy Gillespie continuait à sortir de scène pour vérifier l’état d’avancement du premier combat Rocky Marciano-Jersey Joe Walcott, champion du monde des poids lourds. Les éditions subséquentes de cette soirée ont paru sous la forme d’un double album live (avec le magnifique trio piano de Bud Powell avec Mingus et Roach), baptisé The Greatest Jazz Concert Ever. L’hyperbole est bien méritée, car au moment de ce concert, chaque musicien de Jazz à Massey Hall était considéré comme le principal innovateur instrumental au sein du mouvement bebop. Tous ces musiciens ont été influencés par Charlie Parker, et leur rapport collectif est magique. Par conséquent, leurs solos fervents sur les morceaux uptempo (« Salt Peanuts » et « Wee« ) semblent couler comme une idée ininterrompue. « All the Things You Are » redéfinit la ballade classique de Jérôme Kern, avec des échos fréquents de « Grand Canyon Suite » de Bird et Diz, et un solo ruminatif de Powell. Et sur le classique de Gillespie, « Night in Tunisia« , l’incomparable coup d’éclat de la première pause de Bird est égalé par l’intensité émotionnelle émouvante du vol audacieux de Gillespie. Un décor légendaire, peu importe comment, quand et où il est sorti. (All Music)
Les conditions qui entourent ce qui reste pour certains comme « le plus grand concert du siècle » sont purement romanesques. Devant le public plutôt clairsemé du Massey Hall de Toronto, cinq géants du jazz, Charlie Parker (passablement éméché), Bud Powell (très éméché), Dizzy Gillespie (survolté), Charles Mingus (comme d’habitude en colère) et Max Roach (fermant la marche) poussent le be bop, dont ils sont les principaux artisans, dans ses derniers retranchements. Un enregistrement historique qui faillit à l’époque être tout simplement… effacé ! (La discothèque idéale jazz en 250 cd, Fnac.)