En quatrième vitesse (Kiss Me Deadly) – Robert Aldrich (1955)

En quatrième vitesse (Kiss Me Deadly) – Robert Aldrich (1955) : 20/20

 

 

Une route dans la nuit. Une femme qui court. Un souffle rempli de peur, qui occupe tout l’espace sonore durant le générique. Nous sommes déjà dans le ton d’un des meilleurs films noirs jamais tourné. La mise en scène audacieuse, la photographie en noir et blanc superbe, le rythme haletant de certaines séquences comme les grandes scènes de suspense, souvent suggestives donnent une atmosphère tout à fait particulière à l’ensemble. Le personnage du détective privé Mike Hammer, proche de celle de Marlowe dans Le Grand Sommeil en impose même si parfois il manque de prudence. Toutes les femmes sont à son cou. Quand il n’obtient pas ses informations en soudoyant les personnes, il utilise la force. C’est un univers dur et malgré cela, on voit peu d’armes à feu. On ne voit souvent que les chaussures des méchants, on ne voit pas le contenu de l’objet attirant toutes les convoitises. Cette suggestivité apporte un mystère durant tout le film, le détective ne sachant pas trop quoi chercher (un fil, une ficelle, une corde) mais poursuivant jusqu’au bout sa quête. Tous les éléments sont réunis pour en faire un chef d’oeuvre du film noir, un de ceux qu’on regardera souvent comme une des références et un sommet du genre.