Coeur capricieux (Dekigokoro), 1933 : 13/20

Très beau film de Ozu mélangeant la comédie et le drame, dans un milieu ouvrier, où chaque personne doit trouver sa place. Le père qui essaie d’éduquer son fils malgré qu’il ne l’ai jamais été, il essaie d’également d’aider une jeune fille en détresse. Le fils qui malgré son père sans éducation, essaie d’étudier tant qu’il peut. Le film commence par une scène hilarante. Un portefeuille vide qui circule entre plusieurs mains, un barbier qui applaudit avec une gestuelle propre à son métier. Et puis il y a cette scène de réveil où l’enfant utilise un moyen assez original. La suite du film se concentre plus sur les personnages. Les deux personnages principaux sont le père et son fils, deux enfants en fait assez différents.

« Avec ce remarquable film, comique et touchant, Ozu se lance dans une situation nouvelle qui deviendra archétypique tout au long de son oeuvre : un père ou une mère vit avec son enfant. L’un ou l’autre est attiré par une personne de l’extérieur. L’aboutissement est le mariage. Le laissé pour compte fait l’apprentissage de la solitude. Mais cette fois-ci le père reviendra vers son fils. Une fois de plus, Ozu réalise une comédie sur fond de tragédie. Une comédie intégrant presque uniquement le père et/ou son fils. Après une scène désopilante dans un théâtre à propos d’un porte monnaie désespérément vide et qui passera de main en main, Ozu enchaîne sur le réveil du père par le fils. Ce dernier en ayant reçu l’ordre mais n’y arrivant pas, met soigneusement en place la jambe de son père et lui assène un bon coup sur le tibia avec une batte de base-ball. Voila comment Ozu nous fait entrer dans l’intimité de son film. Une intimité faite de moments d’une très grande intensité humaine et qui font que, malgré la misère et la souffrance, les liens du cœur sont toujours prédominants. » Olivier Gamble, Guide des Films, Bouquins.***

http://www.imdb.com/title/tt0023937/?ref_=nm_flmg_dr_26